Nioh – Une perle de Souls-like sur PS4

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Vous le savez sans doute si vous avez déjà lu mes gigantesques pavés annuels, mais j’ai une relation toute particulière avec la difficulté dans les jeux vidéo. Histoire d’être clair tout de suite : JAMAIS je ne joue à un jeu pour sa difficulté. J’ai beau être un grand fan de Dark Souls, les jeux mériteraient sérieusement un mode Facile qui permettrai d’apprécier l’univers et le background sans avoir à galérer comme un sac pendant des heures sur un seul boss. Et ne parlons même pas de Bloodborne que j’ai littéralement ragequit à cause d’une impossibilité de maîtriser le gameplay. Je dois être un vrai maso, mais pourtant, j’apprécie de jouer à ces jeux, en tout cas pour profiter de leur direction artistique et leur univers atypique.

Je ne vais pas vous mentir, Nioh était un jeu que je ne sentais pas du tout au moment où j’en ai entendu parler. D’après ce que j’en entendais, le jeu avait une patte graphique tout à fait agréable, mais avec à côté une difficulté à la limite de l’ingérable par moments. J’étais prêt à passer à côté du jeu, rageant sur cette tendance revenue à la mode avec les Souls à produire des jeux toujours plus difficile, sans forcément un bon équilibrage derrière. Et puis par curiosité, j’ai essayé la dernière démo au cours de son week-end de disponibilité. Et à elle seule, elle m’a convaincue d’acheter le jeu le jour de sa sortie. Sans déconner, Nioh est pour moi l’une des meilleures surprises et tout simplement l’un des meilleurs jeux auquel j’ai joué cette année, pour le moment, et je me devais de vous en parler.

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Nioh nous met dans la peau de William Adams, (amicalement surnommé William de Riv en référence au héros éponyme de The Witcher, avec lequel il partage une certaine ressemblance ^^), un navigateur anglais inspiré d’un personnage ayant réellement existé. En effet, William est le premier anglais à avoir voyagé jusqu’au Japon et surtout l’un des premiers occidentaux à être devenu samurai. Dans la catégorie badass, ça se pose déjà là ^^

Ici, l’histoire a été romancée avec une touche Dark-Fantasy par-dessus. Dans Nioh, William est accompagné d’un Esprit Gardien nommé Saoirse (A prononcer SEUR-CHA, me demandez pas pourquoi ^^) l’empêchant littéralement de mourir. L’histoire se déroule dans les années 1600 et des poussières, tandis que le Japon commence à attirer les convoitises de pays étrangers en raison de la forte présente d’Amrita, une roche dorée aux propriétés mystiques. Alors que William s’échappe de la Tour de Londres dans laquelle il était enfermé, il se voit arracher son esprit par Edward Kelley, un alchimiste cherchant à utiliser l’Amrita à ses propres fins. Poursuivant Kelley jusqu’à un Japon en proie à la guerre civile et frappé par des attaques de Yokais (les démons japonais) de plus en plus fréquentes, William va devoir se frayer un chemin au milieu de tout ce beau monde, katana à la main dans le but de retrouver Saoirse.

Pour ceux qui étaient allergique à Dark Souls à cause de sa narration absente, se concentrant uniquement sur un background raconté à coup de description et d’éléments du décor, Nioh opte pour une approche beaucoup plus classique, à grand coup de cinématiques et de dialogues donnés par les PNJs ou les cadavres que vous trouverez dans les missions. Je vous préviens cependant, à moins d’avoir de solides bases en histoire du Japon, on galère à suivre, mais la présence de descriptions des évènements, de présentations de chacun des personnages mis à jour à chaque évènement important, idem pour les boss, offre un bonus non négligeable pour la compréhension. L’histoire est plutôt classique, mais se laisse néanmoins suivre sans trop de problèmes.

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Cela dit, c’est clairement au niveau du gameplay que Nioh se démarque. C’est simple, pour moi, ce jeu possède l’un des meilleur système de combat de type Action-RPG parmis tout ceux auquel j’ai pu jouer. Exit le balais dans le cul qu’on se coltine dans les Dark Souls, exit les systèmes ultrasimplifié pour des soucis de lisibilité, le système de Nioh allie à la fois des combats agréables visuellement et une grande technicité. Je développerai plus tard, parlons du reste.

On sent directement l’influence de Dark Souls avec le « Feu de Camp », représentés ici par des sanctuaires depuis lesquels vous pourrez distribuer vos points d’Amrita, équivalent de points d’expériences, pour augmenter votre niveau. Ces points s’accumuleront à chaque ennemi terrassé et chaque nouveau sanctuaire découvert, et à chaque mort, resteront sur le terrain sous la forme d’une tombe, gardée par votre Esprit Gardien (j’en parlerai plus tard aussi). Vous pourrez ainsi tenter de récupérer l’expérience perdue si vous ne mourrez pas une nouvelle fois, auquel cas toute les âmes seront perdues.

Contrairement à un Dark Souls, d’ailleurs, l’équivalent des âmes, l’Amrita ne sert qu’à augmenter votre niveau, tandis qu’à côté, vous avez accès à du véritable argent qui lui, ne disparaît pas, vous permettant d’acheter armes et armures, ainsi que d’améliorer votre équipement. Autant vous le dire tout de suite, vous allez avoir BEAUCOUP d’argent, dans Nioh, alors pas d’inquiétude de ce côté-là à avoir. Personnellement, j’avais environ 600’000 Ryos aux ¾ du jeu en forgeant régulièrement des armes et en vendant mon surplus de matériel.

Je me dois aussi de parler du loot. De ce côté-là Nioh est TRES généreux, peut-être un peu trop, dans la mesure où chaque ennemi vous lâche une ou plusieurs pièce d’équipement, et c’est à vous de voir si cette pièce est meilleur que ce que vous avez actuellement. Le souci étant la limite de 500 pièces dans l’inventaire, obligeant à passer de longues minutes à vendre tout le surplus, en prenant garde à ne pas vendre d’objet de grande valeur. Cet aspect peut devenir vite très lourd si on n’adhère pas.

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Au niveau du level design, exit le monde ouvert, Nioh offre des niveaux fermés et clairement séparés, beaucoup plus pratiques pour raconter une histoire, mais en même temps, ces derniers sont tortueux et disposent de nombreux raccourcis à débloquer de la même manière qu’un Dark Souls (Faut pas faire un jeu à boire sur le nombre de fois où ce jeu sera cité dans ce test, je ne veux pas me rendre coupable de comas éthyliques ^^). On sélectionne les dites mission sur une carte du monde depuis laquelle on peut utiliser son Amrita pour passer des niveau, modifier son équipement, lire les biographies des monstres et des personnages, ou encore passer chez Tome histoire de forger de nouvelles armes et armures.

Cependant, ne croyez pas que vous pourrez traverser les niveaux en ligne droite. Le jeu possède une mécanique intéressante vous encourageant grandement à tout fouiller : Les Kodamas. Ces esprits de la forêt trop mignons sont cachés à travers les niveaux du mode Histoire et vous demanderont de les renvoyer au sanctuaire. Chaque région (il y en a 6 au total) comporte ses propres Kodamas et il vous sera nécessaire de les collecter pour plusieurs raisons, premièrement pour augmenter votre nombre d’Elixir minimum que vous récupèrerez à chaque mort (par défaut 3, peut monter jusqu’à 8) et aussi vous offrir divers bonus moyennant une somme d’argent dérisoire.

Passons maintenant au gros du jeu : Son système de combat. La particularité de celui de Nioh est de proposer un mix entre un A-RPG et un Beat Them All Hardcore. Vous aurez à votre disposition 5 armes de corps à corps différentes : Katana, Doubles Lames, Lance, Haches et Kusagirama, un mix entre une petite faucille et un poids attaché au bout d’une chaîne. Chacune de ces armes possède ses propres particularités au niveau des dégâts, de la vitesse ou de la portée, mais aussi deux boutons d’attaques, Légères ou Lourdes, qu’il est possible de dériver grâce à trois positions, Haute, Milieu et Basse. Ajoutez à cela une mécanique de combo et de techniques à déverrouiller grâce à des Points de Techniques et qu’il est nécessaire de maîtriser pour bien utiliser, diverses armes à distances qui peuvent vous sortir de bien des situations problématiques, le système d’Impulsion de Ki permettant de regagner de l’endurance en plein combo, une parade et un système d’esquive/contre-attaque à la fois varié et bien fichu et vous aurez une idée de la profondeur immense du gameplay de Nioh. D’autant que la dimension RPG, très inspirée de Dark Souls, reste tout à fait intéressante, avec possibilité de se spécialiser dans certaines armes ou autres variantes comme Arts Ninja ou Magie Onmyo, voir même de se spécialiser dans l’utilisation d’Esprits Gardiens et d’Armes Vivantes.

Parlons-en, car ils sont fortement lié au système d’Amrita. Au début du jeu, vous devrez choisir un nouvel esprit gardien pour remplacer Saoirse, et ces derniers ont plusieurs utilités bien pratiques. Premièrement, la capacité de créer une arme vivante, en appuyant simultanément sur les deux boutons d’attaque après avoir accumulé suffisamment d’énergie au moyen de la Jauge d’Esprit. Cela invoque l’esprit directement qui ensorcelle votre arme et débloque de puissantes capacités, ces dernières dépendant d’à quel point vous vous êtes spécialisé dans leur utilisation. Votre jauge de vie et d’endurance sont ainsi remplacé par une jauge commune diminuant avec le temps, mais aussi à chaque attaque utilisée et chaque coup subit. Lorsque la jauge atteint 0, l’Arme Vivante se désactive et vous vous retrouverez à nouveau en situation de combat standard. En clair, ce système peut littéralement vous sauver la vie lors de situation tendue étant donné que cela n’affecte plus votre jauge de vie. Chaque esprit gardien a ses propres caractéristiques, comme le boost d’attaque, de vitesse, la résistance de l’arme vivante ainsi qu’une attaque unique exécutable en appuyant simultanément sur les deux boutons d’attaques.

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Une autre utilité des Esprits Gardiens vient quand vous mourrez. En effet, ces derniers se séparent de vous et veillent sur vos Amritas perdus, prenant la forme d’une tombe. Vous n’aurez ainsi plus accès à l’Arme Vivante tant que vous n’aurez pas récupéré la tombe et pire, si vous mourrez une seconde fois après avoir perdu votre Esprit, vous perdrez non seulement toute l’Amrita que ce dernier gardait, mais en plus tout celui que vous avez récupéré entre temps. Autant dire qu’il faut faire preuve de prudence, même si le jeu vous autorise à rappeler votre esprit directement à vous, au prix des âmes qu’il gardait.

Ce gameplay très complet, il vous faudra le maîtriser à la perfection pour vaincre les nombreux ennemis de Nioh. J’ai vu beaucoup de gens se plaindre du manque de variété du bestiaire, mais à côté, chacun à des capacités très complètes ainsi que des points faibles précis qu’il est nécessaire d’apprendre.

On peut séparer les ennemis en deux catégories : Les Humains et les Yokais.

Les humains possèdent potentiellement exactement les mêmes capacités que votre personnage, et cela vient avec une jauge d’endurance. Tout comme vous, si vous arrivez à réduire à 0 la jauge d’endurance de votre adversaire, vous pourrez lui infliger une puissante attaque critique.

Au niveau des Yokai, exit la jauge d’endurance, mais en contrepartie, la grande majorité possède un point faible, même les boss, symbolisé par des morceaux d’Amrita dorés sur leur corps. Les Yokis, par exemple, qui sont les ennemis les plus communs du jeu, sont d’énormes démons maniant divers armes, pouvant vous tuer très facilement en cas d’imprudence. Cependant, si vous brisez leurs cornes en enchaînant des attaques Hautes, le Yoki sera sonné quelques instants et vous pourrez utiliser une attaque critique pour lui infliger de lourds dégâts. Idem pour d’autres monstres : Un Umi-Bozu inférieur laisse apparaître une pierre d’Amrita après ses attaques de corps à corps, les Guerriers Squelettes se brisent en morceau après avoir subi des attaques lourdes, les Démons d’Amrita explosent quand ils subissent de nombreuses attaques de leur élément, bref, vous l’aurez compris, les ennemis également sont très variés et complet de leur côté. Et en plus de ça, la grande majorité d’entre eux ont la capacité de vous exécuter sur place en une ou deux attaques, autant dire qu’il va vous falloir les connaître sur le bout des doigts, d’où l’aspect positif d’en avoir au final assez peu. Petite particularité aussi, les Yokai peuvent poser sur le sol une Zone d’Ombre, dans laquelle votre endurance ne se recharge plus, mais qu’il est cependant possible de briser en effectuant une impulsion de Ki parfaitement timée (ce qui n’est pas très difficile quand on a chopé le coup).

Et pour finir sur le système de combat, parlons des Boss. Déjà dans Dark Souls, les boss étaient un gros point sur les combats, c’est aussi le cas dans Nioh. La majorité des combats de boss sont absolument épiques et très complet, divisés en plusieurs phases et avec des paterns qu’il est nécessaire d’apprendre. Tout comme les ennemis de base, on peut les séparer entre Yokais et Humains. Les boss Yokai sont pour la plupart très cool autant visuellement qu’au niveau du moveset. Certain m’ont paru être très facile, comme la Joro-Gumo et Ogresse, mais d’autres sont particulièrement violent et offrent ainsi des combat épique ou l’on fini par connaître leurs paterns par cœur et esquiver toute leurs attaques, mes deux préférées restant Hino-Enma (et ses attaques paralysantes) et Yuki-Onna (Et ses attaques de glace qui respirent la classe).

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Dans le cas des boss Humains, ce sont probablement les plus technique et les plus difficile à battre, dans la mesure ou comme les ennemis humains de base, ils possèdent les même capacités que vous, Esprits Gardiens compris, sauf qu’ils ont des techniques de haut niveau, font une quantité absurde de dégats et sont de véritables sacs à PV. Cela donne au final des affrontements très technique qui se finissent généralement par vous esquivant la totalité des attaques ennemie tant vous connaissez par cœur les paterns du boss, même si l’esquive est suffisamment réactive pour permettre de jouer au réflexe. On en affronte plusieurs comme Muneshige Tashibana, Ii Naomasa ou encore Honda Tadakatsu et ce sont systématiquement des affrontements mémorables.

Tout ça pour dire que le système de combat de Nioh défonce grave, et il est à des années lumières en dessus d’un Dark Souls ou d’un Bloodborne. Le jeu est vraiment difficile par moment, mais le système est si agréable qu’on reprend avec plaisir la manette en main malgré les morts à répétition.

Parlons maintenant de l’aspect graphique. Comme d’habitude, je vais très vite survoler les espèces de crétins qui osent dire que le jeu est moche en me mouchant au-dessus de leur tête histoire de dire ce que je pense d’eux, mais plus sérieusement, certes, le jeu n’a pas les plus belles textures, mais franchement qu’est-ce qu’on s’en fout ! Le jeu a une DA vraiment très réussie, autant sur les designs des Yokais, sur lesquels ont peut identifier les points faible rien qu’en les observant, sur les designs des personnages et des armures, très bien modélisées. Les personnages reprennent d’ailleurs les gimmicks visuels connu de ces personnages permettant à ceux s’y connaissant un minimum de les identifier rien qu’à leur design (Le symbole de cercle pour Muneshige, l’armure rouge vive de Naomasa, le casque à corne de cerfs pour Honda et SURTOUT la moustache d’Oda Nobunaga ^^). D’ailleurs, question sincère, citez-moi un seul jeu absolument IRREPROCHABLE au niveau des textures. J’attends xD

La musique est également de qualité. Même si le jeu est assez silencieux par moment, on a quand même régulièrement une petite musique de fond, même si elle met surtout en valeur les bruitages très réussis. Les musiques de boss sont très réussies et particulièrement épiques par-dessus le marché.

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Enfin, pour parler d’un autre sujet, ce jeu faisait partie des trois grandes arlésiennes de Sony à être sortie entre 2016 et 2017, avec The Last Guardian, auquel je n’ai pas joué, mais qui apparemment, d’après un ami, a suscité trop d’attente pour le résultat final, et Final Fantasy 15, qui est un monumental foutage de gueule dont Square Enix a le secret. Apparament, des trois, Nioh est le seul à être sorti d’un développement chaotique sans trop de problèmes, si ce n’est quelques textures pas digne de la PS4, mais comme dit plus haut, on s’en fout.

Cela dit, et j’ignore si cela vient de la traduction anglais>français ou japonnais>anglaise, mais il y a de nombreux choix de traduction très étranges, comme par exemple des noms de boss qui sont parfois traduits (Byakko > Tigre Blanc), et d’autres non (Yuki-Onna, Hino-Enma), des options qui ont des noms ne correspondant pas tout à fait à leur fonction (Fusion d’âme = Fusion d’arme ?) et quelques inconstances (Okatsu qui est parfois traduite par juste Katsu. D’après un ami parlant courrament le japonnais, le O est une particule qu’on mettait à l’époque devant des prénoms féminin, donc peut-être que c’est voulu, mais ça reste étrange.) et parfois, on a des erreurs qui nuisent complètement à la compréhension. Thumb’s up à l’espèce de crétin qui a inversé Ninjutsu et Magie Onmyo dans les fiches de stat. Le jeu reste compréhensible, mais il y a parfois quelques étrangetés du genre.

En parlant de langue, d’ailleurs, le jeu est réaliste au niveau de ses doublages, les personnages anglais parlant anglais, les japonais, japonais et les japonais parlant anglais ont un accent asssez prononcé. C’est plutôt cool comme parti pris et on adhère assez vite.

Quoi qu’il en soit, Nioh est un excellent jeu et je vous le conseille sans aucun doute. Bien sûr, quelqu’un qui a la phobie des jeux difficiles pourrait y être réfractaire, mais franchement, une fois le gameplay pris en main, le jeu devient très agréable et on est vraiment pris dans cet univers. Un excellent jeu pour commencer 2017 (Déjà que Tales of Berseria était excellent aussi), j’ai hâte de voir ce que nous réserve la suite.

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