Rétrospective de mon parcours de Maker – Part 2/3

Le projet de la passion – Nova Project

Nova Project… probablement ma période de making qui m’a le plus marqué et ou j’ai été le plus prolifique.

J’ai commencé ce projet l’année de mes 17 ans, alors que j’étais totalement empêtré dans un inintéressant travail de maturité depuis plusieurs mois qui, avec le recul de maintenant (Un travail sur un sujet précis à réaliser sur plus d’un an, comptant comme une note parmis celles des examens finaux), commençait à me faire déprimer. Nova Project a été pour moi une sorte d’échappatoire et c’est probablement pour ça qu’en tout cas à ses débuts, j’y ai mis tant de coeur à l’ouvrage.

Me basant à l’origine sur ce que j’avais écrit pour Heir of the Wind, plusieurs autres facteurs ont influencé mon écriture pour donner ce que Nova Project a été au final.

Tout d’abord, c’est à peu près à cette période que j’ai découvert la saga Mass Effect, dont l’histoire, mais surtout l’écriture des personnages et leurs interactions avec le héros ont beaucoup influencé ma manière de travailler. De plus, à cette époque, je m’étais enfilé l’intégralité de la série Star Wars : The Clone Wars, dans le but d’améliorer mon anglais, ce qui m’avait permis de constater les bienfaits d’un univers riche, dans lequel les histoires semblent s’écrire toute seules.

Ce projet coïncide également avec ma découverte de plusieurs mangas Shonen, notamment Fairy Tail, qui fut également une grosse inspiration pour Nova Project, notamment au niveau de l’ambiance que je voulais donner à l’univers (et j’en ai rien à foutre, je continue à beaucoup aimer les mangas d’Hiro Mashima, même si je suis le premier à dire que le dernier arc de Fairy Tail est à nul. Et t’façon, Edens Zero est génial, pour le moment ^^).

C’est aussi à cette époque que j’ai commencé à fréquenter divers forum de jeu de rôle, notamment un premier, tournant autour de Pokémon et, par la suite, un second sur l’univers de Fairy Tail. Cela m’a certes influencé dans ma manière d’écrire et de créer des personnages, mais c’est surtout dans mes projets suivant que cela s’est beaucoup ressenti. J’y reviendrai donc un peu plus tard.

Enfin, me basant sur le même principe que Master of the Wind, plutôt que faire table rase de tous mes anciens projets et repartir de zéro, j’ai décidé de plus ou moins tous les incorporer chacun à leur manière dans l’univers. Nova Project est ainsi un melting-pot de tous les projets que j’avais créé auparavant :

  • Stephan et Kendrick étaient déjà les personnages principaux de Heir of the Wind, tout comme Zach.
  • Thalia, Amber et Martel avaient toutes trois été crées pour d’autres mini-projets que j’avais tenté de lancer entre temps. La dénommée Martel est par la suite devenue Keira, son nom d’origine ayant été récupéré pour un autre personnage important du projet. Le personnage de Yamiko est la seule à avoir été uniquement créée pour Nova Project parmis les 7 personnages principaux.
  • Les personnages de Alden, Josh et Amy étaient trois des personnages principaux de Crystal Sword, prenant cette fois le rôle d’antagonistes.
  • L’histoire de l’Arc 1 reprenait quasi entièrement le scénario de la démo que j’avais créé de Heir of the Wind, avec notamment le kidnapping du Roi et l’affrontement entre Stephan et Altetra, même si tout le background du personnage principal avait été créé pour le projet.
  • Plusieurs éléments du background de l’univers proviennent d’un rapide projet que j’avais tenté de réaliser uniquement en RTP. C’est notamment de ce projet que provient le personnage d’Abel Vermillion, le père de Keira, dont il était le personnage principal.

Master of the Wind étant mon inspiration principale, j’ai également repris plusieurs élément que j’avais adoré dans le projet, notamment sa séparation de l’histoire en « arcs », son écriture basé sur les personnages, son histoire au background plus ou moins développé basé sur des jeux précédents, mais aussi et surtout, ses scènes de combat en cinématique, à la base une référence qui est devenu tout simplement l’une de mes marques de fabrique.

Nova Project est également le jeu qui m’a décidé à retourner sur les communautés de making. Et cette fois, le succès a déjà été plus au rendez-vous, le projet ayant été nommé comme meilleur espoir, voir jeu du mois sur plusieurs communautés comme LPDM, VX Bbactif ou Eclipso, et a remporté deux années de suite les Awards de Meilleur Personnage aux Sessions des Alex d’Or 2012 et 2013. Il s’agit également du projet qui m’a poussé, notamment au contact du maker Daheji et de son projet Version Fille, à me mettre au dessin.

Utilisant à l’origine un générateur de faceset certes pas dégueu, mais extrêmement limité, j’étais extrêmement frustré d’avoir tant de limite dans ma création de personnage, devant me baser sur des designs déjà existants qui ne me convenait pas forcément. A 18 ans, j’ai commencé à dessiner sans penser que cela deviendrait un de mes grandes passions qui perdure toujours à l’heure actuelle. Alors évidemment, ça a commencé par des dessins très moches et basiques, ayant commencé en total autodidacte, mais je suis parvenu avec le temps à créer des designs, qui, à défaut d’être très réussis, donnaient une certaine identité au projet.

(Ci dessous une version de Steph, le personnage principal, avec un design réactualisé avec mon style et mes capacités actuelles ^^)

A l’heure actuelle, Nova Project reste le projet le plus long que j’ai développé, atteignant une durée assez hallucinante de près de 18h de jeu. Âge du projet et multiples versions oblige, il compte plus de 2000 téléchargements au total, les Alex d’Or ayant beaucoup aidé à le faire connaître à l’époque. Néanmoins, c’est un projet que je n’ai jamais pu terminer, étant donné que lorsque j’ai créé le projet étant adolescent et il s’agissait de mon premier vrai gros projet RPG Maker.

Au cours du temps de développement, j’ai un peu vieilli, mûri, et réalisé les différents problèmes du jeu (on s’en rend d’ailleurs très rapidement compte en comparant le premier arc au troisième, notamment), mes centres d’intérêt ont changé et au final, je me suis retrouvé avec un projet qui ne me correspondait plus, passant plus de temps à corriger la base du projet qu’à l’avancer. Et le formatage de mon téléphone portable sur lequel j’avais toute mes notes sur le projet a été le coup de grâce. Le projet est peu à peu tombé à l’abandon, malgré de nombreux joueurs qui me demandent encore aujourd’hui de le terminer.

Et à vrai dire, j’en meurs d’envie, en témoigne les artworks que j’ai réalisé récemment montrant des versions « actualisées » des designs des personnages principaux mais… j’ai beau tordre le scénario dans tous les sens, je n’arrive pas à concilier ma manière d’écrire actuelle avec cette création de mes débuts en tant que maker. J’ai peur de dénaturer ce que j’avais réussi à créer à l’époque en essayant trop de le faire coller à ce que je fais maintenant. Peut-être que je trouverai un jour le temps et la motivation de revenir sur ce jeu une fois de plus, mais actuellement, je pense que cela me ferait plus de mal qu’autre chose. D’autant que Nova Project, malgré ses nombreuses imperfections, a toutefois un petit quelque chose, peut-être une certaine innocence que j’ai perdu avec le temps, qui en fera toujours un projet à part. En tout cas, il a marqué durablement mon parcours de maker.

J’en profite d’ailleurs pour vous rediriger vers une critique-vidéo de Nova Project réalisé par CuddleFox, un autre maker qui a apparemment beaucoup été inspiré par le projet. Et en toute sincérité, en tant que créateur, c’est probablement la plus belle chose qui pouvait m’arriver, d’être une source d’inspiration pour d’autres.

D’autant qu’en parallèle de Nova Project s’est lancé un autre projet qui allait pas mal affecter la suite de ma carrière de maker : Pendulum.

Consécration ? – Pendulum

Pendulum est un spin-of de Nova Project que j’ai commencé à développer en parallèle à l’Arc 3 de ce dernier. L’objectif, même si je ne l’avais jamais avoué à l’époque, était de présenter une Origin Story à l’antagoniste principal de Nova Project, Garid Celso en plus d’élargir l’univers et de développer de nouveaux personnages, notamment un petit groupe qui allait me suivre durant plusieurs années : Maika, Tsura, Lauren et Rana.

Ce projet est, aujourd’hui avec le recul, l’incarnation parfaite d’une de mes mauvaises habitudes de l’époque à savoir avoir plein d’idées, mais qui ne collent pas forcément les unes avec les autres et essayer d’en créer un projet. Pendulum est, tout comme l’était Nova Project, un gros melting pot d’éléments que j’adorai. Se voulant plus sombre et mature que Nova Project (et c’est bien connu, quand on commence à écrire avec l’optique de faire des choses « plus sombre et plus mature », forcément, on fait toujours des choses biens), Pendulum mêlait une histoire de quête initiatique, de récit post-apocalyptique, de chasse aux monstres et de conspirations.

Les personnages que j’avais créé étaient grandement inspirés de plusieurs autres que j’avais créé sur des forums de jeu de rôle, notamment Tsura et Lauren, que j’ai joué durant plusieurs années.

Je vais être sincère, la démo que j’avais créé étant un assemblage de plusieurs mini-scènes que j’avais créées indépendamment à la base et que j’avais reliées pour former une démo à peu près potable, je n’avais qu’une vague idée de ma destination avec ce projet, créant surtout du mystère pour du mystère.

… et là, il s’est passé un truc que j’ai toujours de la peine à assumer, Pendulum a participé aux Alex d’Or 2014… et a important succès, étant l’un des jeux ayant reçu le plus d’award de la session. Les tests du jeu furent très élogieux, et j’ai remporté plusieurs awards, notamment l’Award Personnage (que j’avais gagné pour la 3ème année d’affilée…), l’Award Bande Son (pas compris), l’Award Histoire d’Or (et même encore aujourd’hui, vu le bordel que c’était, je n’en reviens toujours pas) et l’Alex de Bronze.

Et là, le souci, c’est que j’ai un peu commencé à prendre la grosse tête. D’abord, j’ai essayé de continuer Pendulum, mais voyant que mon histoire n’allait nulle part, j’ai décidé d’abandonner temporairement le projet.

Sinon, pour la petite anecdote, un des personnages du jeu était nommé Ryuka Nephilis Aisu en référence à un membre du forum de Roleplay Forum que je fréquentais, tout comme Tsura, qui était nommé d’après mon propre personnage. Sauf que comme un gland, je ne lui avais pas demandé l’autorisation d’utiliser ce nom en me disant que c’était « juste un nom » et qu’on ne viendrait pas m’emmerder pour ça.

Et bien j’ai pas eu l’air con quand ledit membre m’est retombé dessus quelques années plus tard, persuadé que j’avais volé son personnage… avant de faire le rapprochement en voyant que j’avais un autre personnage nommé Tsura. Les choses se sont au final bien terminées pour moi, ça m’a permis de retrouver une personne avec qui je n’avais pas discuté depuis longtemps, mais je me suis bien senti idiot, pour le coup.

Ryuka est d’ailleurs le seul des personnages de Pendulum à ne pas avoir été intégré à son remake, Paradigme, dont je parlerai plus tard, mais son concept a beaucoup servi à la création du personnage de Holton (un personnage apparaissant à partir du Chapitre 3 qui aurait dû être l’un des principaux antagonistes).

Les yeux plus gros que le ventre – ATMA

2015 est l’année ou j’ai découvert ce qui allait devenir l’une de mes séries de JRPG favorite : Les Persona. Et sur un coup de tête, tout juste remis de ma 3ème place aux Alex d’Or 2014, j’ai mis en parallèle en chantier un nouveau projet inspiré par cette série Persona, baptisé sobrement ATMA (… j’ai complètement oublié ce que signifiait cet acronyme) et… je ne vais pas vous mentir, ce projet était une erreur. Parti à la base sur un scénario très simple, je suis rapidement parti dans le grand n’importe quoi beaucoup trop compliqué inspiré de Cyberpunk et de plein d’autres trucs. Et une autre erreur a été d’essayer d’ancrer le jeu dans notre univers… et c’est là que je me suis rendu compte que mes connaissances en géopolitiques étaient tout bonnement inexistantes et que j’étais clairement meilleur pour créer des univers imaginaires.

Le projet a au final rapidement été abandonné, avant même que j’aie pu ne serait-ce que sortir une démo. Néanmoins, je ne dirai pas que tout ce que j’ai fait sur ce projet ait été inutile, les bases ayant servi à le créer m’ayant servi pour mon projet Vileland, que j’évoquerai plus tard, et même sans cela, je me suis essayé à des designs de personnages différents, de mapper avec des ambiances différentes et parfois un peu psychédéliques, bref, ça a vraiment été une sortie de ma zone de confort qu’était la fantasy traditionnelle.

Je dirai que ce projet a été la base sur laquelle j’ai créé Vileland, mais j’en parlerait dans la section prévue à cet effet.

Voilà, c’est tout pour cette seconde partie d’article, celle ou j’avais probablement le plus de choses à dire.

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