Mon avis sur Cyberpunk 2077

Bon… ça faisait un bon moment que j’avais pas écrit d’avis vraiment complet sur ce blog. Habituellement, je réserve ce genre de truc à des posts de forum ou des threads Twitter, mais là, pour marquer le coup, j’avais envie de poster un petit billet de blog un peu plus complet pour donner mon avis sur l’un des jeux les plus attendus de ces dernières années : Cyberpunk 2077. Et bon, the Witcher 3 étant comme pour beaucoup l’un de mes jeux préféré de ces dernières années, forcément que je n’allais pas trop tarder à m’y attaquer.

Du coup, après un peu plus de 50h de jeu, est-ce que j’ai aimé ? Oui, clairement. Mais est-ce que le jeu est au moins aussi bon que The Witcher 3 ? Je serais vachement plus réservé là-dessus.

Et bon, je préviens d’avance, mais je vais spoiler certains éléments du début de la quête principale. Beaucoup ont été révélés dans la com du jeu, mais tout de même, je préfère prévenir.

Allez, on est parti pour un gros pavé samère !

Mais d’abord, commençons par le commencement. Pour faire une petite introduction au contexte et à l’histoire, Cyberpunk 2077 nous compte d’histoire de V, un mercenaire évoluant dans la ville dystopique de Night City, en quête de gloire et de richesse, mais qui se verra brutalement ramener sur Terre lorsqu’il participera au vol de la Relic, une mystérieuse puce détenue par Arasaka, l’une des méga-corporations les plus puissante de la planète. Laissé pour mort, V se réveillera avec l’esprit numérisé de Johnny Silverhand incrusté dans sa tête, un ancien rockeur terroriste mort une cinquantaine d’année plus tôt. La présence de Johnny tuant V à petit feu, les deux acolytes d’infortunes vont devoir malgré tout collaborer dans l’espoir de trouver un moyen de sauver la vie de V.

Je vais pas faire tourner le suspense plus longtemps, mais j’ai beaucoup aimé le scénario de Cyberpunk 2077, à peu près autant que celui de The Witcher 3, au moins. Là ou je m’attendais à une histoire un peu en retrait qui servirait d’excuse pour nous faire découvrir l’open-world de Night City, j’ai eu droit à quelque chose de beaucoup plus personnel, ou la plus grande réussite du jeu selon moi est l’écriture des personnages et les relations entre eux. J’ai adoré la relation qui se développe entre Johnny (qui est le personnage à qui Keanu Reaves a donné ses traits et sa voix), cet espèce de taré dépravé charismatique qui doit probablement être l’une des personnalité les plus toxique que j’ai jamais vu dans un jeu vidéo, toujours dans les extrêmes et ne reculant devant rien, et V, qui dans ma partie était une jeune femme ancienne Corpo aux folles ambitions de grandeur, mais qui se retrouvera dans une situation ou tout ses rêves lui ont été arrachés et qui sous une carapace de grosse dure se révèle en fait être dans une profonde détresse à cause de sa situation. Leur relation est vraiment au centre du scénario et évoluera beaucoup à mesure de leurs mésaventures.

Je vais revenir un peu dessus, mais je ne pensais pas m’attacher autant à V durant ma partie. La dernière fois que je m’étais autant attaché à un avatar, c’était le Commandant Shepard de la trilogie Mass Effect, et pour cause, lui et V ont un traitement assez similaire. Au final, même si l’on nous laisse beaucoup de choix, sa personnalité est au final assez marquée et on sent que c’est un personnage qui existe dans cet univers et pas une coquille vide uniquement faite pour être contrôlée par le joueur comme dans les jeux de Bethesda, par exemple. Le fait qu’on nous impose entre guillemet une personnalité ne m’a personnellement pas dérangé et j’ai même trouvé que le jeu nous laissait une certaine marge de manœuvre pour définir certains traits du personnage, notamment par le gameplay.

Le fait que ma V ait beaucoup recours à la violence pour obtenir ce qu’elle veut parce qu’elle extériorise une colère qu’elle a pris sur elle pendant des années,  qu’elle est dégoutée de son ancienne vie de Corpo (au point d’avoir porté pendant les 2/3 du jeu un t-shirt marqué « Burn Corpo Shit ». Elle avait globalement un look un peu punk et négligé pour contraster avec ce côté très propre des corpo) tout en étant conscient qu’elle ne peut rien faire contre pareille puissance, qu’elle a un sens du sarcasme assez savoureux (« Non, je suis en train d’accoucher, connard ! » quand Johnny lui demande si elle a mal à cause de lui), qu’elle ne fume pas, mais qu’elle est acro à la caféine, et qu’elle ait un goût étrange pour les trench-coats de mauvais goût, c’est con, mais tout ça, ce mix d’éléments qui sont donnés à la fois par le jeu, par le gameplay et par mon petit roleplay personnel, ça fait que j’ai vraiment senti un personnage crédible.

J’ai toujours de la peine à définir jusqu’à quel point la personnalité de V m’a été imposée et à quel point je l’ai définie à partir d’éléments de gameplay, mais la mienne m’a vraiment donné cet vibe de fort à l’extérieur, mais fragile à l’intérieur, et c’était d’autant plus accentué par son doublage français. Sérieux, je ne connaissais pas Julia Drav, avant ce jeu, je sens que parfois, elle force un peu pour avoir une voix de femme forte, mais putain, dans les moments ou elle est dans une profonde détresse et parle avec une voix cassée, rien que pour ça, je l’adore et elle a contribué d’autant plus à mon attachement pour le perso. Je pense aussi que faire le jeu en entier à la première personne et avec une mise en scène de très haute volée a dû en plus contribuer à cet attachement.

D’ailleurs, j’ai trouvé le doublage français globalement très sympa. Qu’on soit clair, j’ai pas des standards de fou pour le sujet (il faut arriver au niveau du doublage Fr de l’Attaque des Titans pour arriver à me faire dire qu’un doublage est naze ^^), mais y a quand même un truc en particulier qui rend le doublage Fr de Cyberpunk 2077 un petit peu unique : Les accents. Des accents latino, africains, japonais, et le tout fait de manière globalement respectueuse, franchement, j’aimerai voir plus souvent ce genre d’initiative, ça rend ce petit monde d’autant plus crédible.

Et en parlant de petit monde, parfaite transition pour commencer à parler du coeur du jeu : Cette putain de Night City. La ville ou tout t’es possible, qui t’es très bien résumé dans la cinématique d’intro comme « Une ville qui est comme une mère qui t’as chié un jour au bord de la route et qui revient 20 ans plus tard te demander des clopes ». A défaut d’être totalement crédible la faute à une IA un peu débile, Night City respire la vie, la variété, l’excitation et le danger. Et c’est dans ce cadre que l’on va effectuer toutes les quêtes du jeu, mais personnellement, je dois dire que le jeu m’a vraiment fait peur pendant facilement 20h. Que des petites quêtes de contrat à la con, donné sur des fichiers textes, aucune de vraiment marquante, bref, c’était vraiment en dessous de ce que le studio m’avait habitué avec The Witcher 3. Et puis d’un coup, après 20h de jeu, Cyberpunk 2077 s’est réveillé. Les personnages rencontrés durant la quête principale ont commencé à me proposer d’autres quêtes, des personnages ont commencé à me contacter directement pour me donner des missions et le tout s’est retrouvé au moins aussi prenant, si ce n’est plus que la quête principale. Ainsi, on est amené à rencontrer plein de personnages attachants comme le couple Peralez, River, Nancy et cet espèce d’abruti de Kerry Eurodyne, ou à retrouver des personnages vu dans la quête principale comme ma best girl Judy, Rogue, Takemura, Vik, Misty ou Panam. C’est ces quêtes qui m’ont fait réalisé à quel point le jeu était bien écrit et l’univers crédible. Je les ai pour le coup toutes finies et j’ai été presque triste à 50h de voir que j’avais tout fini.

Concernant l’écriture des quêtes, j’ai adoré comme à la manière d’un The Witcher 3, elles se plaçaient à un niveau très humain, en nous montrant parfois des moments particulièrement touchant, mais aussi en s’aventurant dans les recoins les plus sombres et glauques du genre Cyberpunk. Là ou Night City peut apparaître comme la cité des rêves lorsque l’on y entre, on réalise assez vite que jamais au grand jamais on ne souhaiterai y vivre et qu’une fois entrée et pris dans ses engrenages, on ne peut plus vraiment en ressortir. Je ne spoil pas, mais il y a vraiment des concepts, autant dans la quête principale ou secondaire, qui m’ont vraiment rendu mal à l’aise. Je pense que la palme revient à la suite de quête « The Sinnerman », que je ne vais pas spoiler, mais qui est probablement un des trucs les plus couillu que j’ai vu vu dans ce type de jeu. Et à côté de ces quêtes très sérieuses, y en a quelques unes qui sont vraiment beaucoup plus légère et ça fait du bien histoire de sortir de toute cette noirceur ambiante. Donc bon, quand tu passes d’une sordide affaire de meurtre à l’escorte d’un type que s’est fait greffer un cyber-pénis qui menace d’exploser, que le mec hurle à la mort pendant tout le trajet et t’insulte de tous les noms d’oiseaux pendant que V essaie de se comporte de façon super relax alors qu’on sent clairement qu’elle se retient de se marrer pendant tout le trajet, ça faisait longtemps que j’avais pas autant ri et c’était digne d’un épisode de South Park.

C’était pas toujours très subtil, mais honnêtement, c’était génial et rien que pour ça, je suis heureux d’avoir fait ce jeu. Et c’est con, mais c’est souvent l’aspect qui me bloque dans les jeux AAA, l’attachement à l’univers et aux personnages. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle à part Mass Effect, je n’ai que très moyennement accroché aux RPGs de Bioware ou à ce p*tain de Red Dead Redemption 2 (même si lui avait surtout d’autres problèmes). Mais avec Cyberpunk, ça a pris sans aucun problème, je ne saurai pas expliquer pourquoi.

Donc vous l’aurez compris, j’ai été totalement conquis par l’écriture du jeu, qui m’a vraiment pris par surprise par sa qualité. Maintenant, j’ai été comme beaucoup moins convaincu par le gameplay et la finition du jeu d’une manière générale. Je vais pas revenir sur les bugs, tout le monde en a parlé, et personnellement, je n’ai eu qu’un seul et unique bug m’ayant totalement bloqué une quête, le reste étant surtout des bugs d’interface, donc rien qui m’ait vraiment fait chier outre mesure. Reste que devoir redémarrer le jeu parce qu’un morceau d’interface ne s’est pas effacé de l’écran, ça fait chier, et devoir faire des arnaques moldaves pour continuer des quêtes parce que le jeu a décidé de ne pas me mettre d’indicateur, c’était quand même un poil chiant. Mais heureusement, c’est très minoritaire.

Concernant le gameplay c’est très mitigé pour moi. En fait, ça a beaucoup été dit, mais je trouve que le jeu essaie d’en faire trop, et aucun de ses systèmes n’est vraiment excellent, au final. N’étant vraiment pas un amateur de FPS à la base, les gunfights m’ont vraiment semblé bordellique et c’est encore pire pour le corps-à-corps, qui même si il y a un petit côté jouissif à découper du gang au katana ou à la Lame Mantis, montre toute ses faiblesses dans la suite de quêtes annexes « Beat on the brat » ou l’on doit faire des combats de boxe avec des adversaires qui nous tuent en deux coups tout en étant des gros sacs à PVs et qui ont des hitbox absolument immondes. Concernant l’infiltration, outre les cônes de vision complètement pétés des ennemis qui alternent de l’omniscient au totalement aveugle, j’ai vraiment trouvé le tout peu précis et peu agréable à jouer. Pour dire, le seul moment ou j’ai eu l’impression d’être efficace en infiltration, c’est quand j’ai fixé un silencieux sur un magnum et que j’avançais dans les zones en explosant la tête de toute mes victimes (et je vous laisse quelques secondes pour réaliser l’aberration que représente un magnum avec un silencieux xD) Après, c’est un avis personnel, mais je commence à en avoir un peu ma claque de ces mécaniques d’infiltration dans pratiquement tous les AAA actuels et depuis que j’ai joué à Mark of the Ninja, je n’ai plus trouvé aucune mécanique d’infiltration agréable en comparaison.

Concernant l’aspect RPG, j’ai bien aimé qu’on était sur des vrais choix de builds pour son personnage et pas un bête arbre de talent pour débloquer à mesure des compétences que l’on aura de toute façon. Ici, on peut choisir comment on construit notre personnage et les stats dans lesquelles on investi on même un impact durant certains choix qui nous seront bloqué si on a pas les stats.  Personnellement, j’avais un build mixé corps à corps et utilisation de revolvers.

Le jeu a la gentillesse de nous laisser plusieurs méthodes à choix pour mener à bien certaines missions, mais je dois avouer que ça m’a semblé quand même un peu léger et bordellique, et y a peu de fois ou j’ai vraiment eu l’impression d’avoir été malin en trouvant une astuce pour terminer facilement une mission. La seule fois qui me vient, c’était une mission d’assassinat ou je devais tuer un type dans la cuisine d’un restaurant sans le moindre dégât collatéral, sauf que la mission étant de trop haut niveau, je n’ai pas pu utiliser mes stats pour entrer discrètement par derrière et au vu de la configuration de l’endroit, impossible de passer dans la cuisine sans se faire repérer au passage. Du coup, comment j’ai résolu le problème ? Je suis entré dans le restaurant, j’ai marqué ma cible que l’on voyait depuis une ouverture vers la cuisine, puis je suis monté sur le toit du restaurant, j’ai pris un fusil technique et j’ai tiré à travers le plafond directement dans la tête de ma cible avant de prendre la fuite. Ni vu, ni connu, hé hé…

Et puis, il y a la conduite… oh putain, la conduite. Je vais être un peu salé, mais je crois que je n’ai jamais vu une mécanique de conduite de voiture aussi dégueulasse depuis le Mako dans Mass Effect. Sérieux, les voitures sont de vrais savonnettes et je n’ai jamais, en plus de 50 heures de jeu, eu l’impression d’avoir vraiment compris comment bien conduire, à moins de rouler vraiment lentement, ce que le jeu ne t’incites de toute façon pas du tout à faire, vu que le code de la route est inexistant dans cet univers. Tu combines à ça avec la mécanique de renversement des piétons qui alerte la police façon GTA et ça rend vraiment cette partie du jeu insupportable. Seul les motos m’ont paru au minimum utilisable avec leur petite taille permettant au moins d’éviter le trafic et les piétons à l’instinct de survie inexistant, mais c’est vraiment pas génial.

Mais histoire de conclure là-dessus, c’est con, mais au bout de 50h, emporté par l’aventure comme je l’ai été, j’ai fini par faire un peu abstraction de ces problèmes et j’en suis sorti avec une impression vraiment positive. Les différentes fin du jeu, à défaut d’être feel-good, ont au moins le mérite d’offrir d’être toutes suffisament travaillées pour offrir une conclusion satisfaisante à l’histoire, ce qui fait que j’ai au final un avis final plutôt positif sur le jeu.

J’aimerai juste revenir sur ces fins, donc :

GROS SPOILER – JE VAIS SPOIL TOUTES LES FINS DU JEU !!!

 

Même si ça fait sens avec cet univers extrêmement sombre, j’ai trouvé quand même un peu triste qu’il n’y ait aucune possibilité d’avoir une happy-end pour V, contrairement à Johnny.

La fin avec les nomades est ce qui s’en rapproche le plus, mais l’incertitude dans laquelle il nous laisse avec V qui en a pour 6 mois à vivre si aucun traitement n’est trouvé laisse quand même un certain goût de gâchis.  Après bon, soyons sincère, on peut supposer que contrairement à la Relic dont la technologie était trop avancée pour pouvoir espérer soigner V, des modifications pour empêcher son système immunitaire de consumer ses neurones doit quand même être déjà plus envisageable avec le niveau de technologie qu’ils ont atteint, d’autant qu’ils évoquent clairement la recherche d’une solution pour sauver V.

Et même si c’était pas le cas, elle pourra au moins finir ses jours en ayant pris un nouveau départ. Dans mon esprit en tout cas, c’est ma fin canon, celle qui colle le plus avec l’évolution que j’ai donné au personnage.

Par contre bordel, la mort de Saul était TELLEMENT violente, je m’y attendais pas du tout ! Pour le coup, ça a été une vrai satisfaction d’exécuter cet enfoiré d’Adam Smasher d’un tir dans la tête avec le pistolet de Johnny après l’avoir méticuleusement taillé en pièces.

La fin ou V devient une légende de l’Afterlife ne m’a pas vraiment convaincu, même si elle peut faire sens avec un V ayant gardé de vue son objectif initial quitte à tout sacrifier au point de n’avoir plus rien à perdre dans cette dernière opération (et apparament, c’est très fortement sous-entendu que le type qui t’engage pour cette mission est aussi derrière l’affaire avec les Peralez). Mais pour ma V qui avait une relation amoureuse et de nombreux amis qu’elle n’hésitait pas à aider sans rien forcément demander en retour, ce n’était juste pas cohérent avec le personnage. J’ai vu d’ailleurs qu’il y avait apparemment une fin cachée ou l’on attaque Arasaka seul et ou on arrive à la même fin, à ceci près que Rogue s’en sort indemne.

Personnellement, je n’ai choisi aucune fin ou l’on laisse son corps à Johnny. Pour moi, l’idée était simple : Ce jeu agit comme une sorte rédemption pour Johnny et son ancienne vie, et lui qui a toujours agit pour lui-même et ses conviction, et le fait qu’il accepte de laisser son corps à V alors qu’il avait possibilité d’avoir une seconde chance montre une certaine évolution du personnage. Après, on peut le prendre dans le sens inverse et que le « sacrifice » de V pour laisser Johnny prendre le contrôle serait une sorte de rédemption pour V et son désir égoïste de devenir une légende au détriment de tout le reste, mais personnellement, j’ai abandonné cette idée dès le moment ou V a été infectée par la Relic. De nouveau, selon notre parcours, ce type de fin aurait pu fonctionner, mais pas avec ma V.

Concernant la fin « Arasaka »… et bien à mon avis, c’est la pire de toute. Déjà, parce que soyons sincère, c’est la seule ou Arasaka s’en sort sans dommage, et ça de base, ça me pose un peu problème étant donné que si il y a bien une méga corpo qui n’a aucune limite morale, c’est bien eux et l’invention de saloperies comme Mikoshi et le Tueur d’Âmes en est bien la preuve.

Deuxièmement, parce que c’est vraiment une trahison de Johnny et ses idées, et je dois avouer que j’ai beau pas toujours été d’accord avec lui, il a quand même un fond de vérité.

Et la troisième, et la plus importante : Se voir promettre une survie en étant virtualisé dans Mikoshi est une illusion, mais là, pour le coup, c’est quelque chose de plus personnel, parce que je ne pense pas que nous ne soyons que la somme des influx électriques dans notre cerveau. Dans le sens ou si l’on copie tout notre engramme et qu’on le met dans un autre corps, on sera bel et bien mort, remplacé par une copie de nous-même à l’identique ayant sa propre conscience.

(D’ailleurs, c’est exactement la même problématique qui est traitée dans Xenoblade X avec les Mimeosomes, pour ceux qui l’ont fait, mais j’en dis pas plus pour éviter les spoils)

Donc déjà d’une part, ce n’est pas de l’immortalité, mais l’illusion d’une immortalité, et ensuite, cette copie est dépendante du bon vouloir d’Arasaka, qui peuvent la modifier comme ils le souhaitent étant donné que V sera prisonnier de Mikoshi. Donc non, vraiment, je pense que le seul côté « positif » de cette fin est qu’il n’y a aucun dégats collatéraux et que le statu quo est maintenu tel qu’il était au début du jeu, dans le bon comme dans le mauvais. Donc ouais, non, je ne vois vraiment pas ce que cette fin apporte de positif à qui que ce soit à part Arasaka.

Ah, et la fin Suicide ? C’est un non direct. J’ai vu la cinématique ou l’on voit une Judy détruite par la nouvelle, alors c’est hors de question. Quitte à mourir sans impliquer ses amis, autant tenter la fin secrète en attaquant Arasaka à la mano et mourir en essayant.

Mais ouais, j’étais étonné du travail fait sur ces fins. C’était vraiment pas expédié et nous fait poser beaucoup de questions existentielle si jamais on serait nous même dans cette situation. Y en a aucune qui est bâclée et elles sont toutes de bonne qualité. Et pour le coup, j’ai beaucoup aimé et ça me conforte pas mal dans mon idée que la mort et tout ce qui tourne autour est un thème ultra important dans le jeu.

 

FIN DE SPOILS

 

Y aurait d’autres trucs à discuter, comme la DA qui est absolument dingue malgré que j’ai fait tourner le jeu sur une GTX970 vieillissante, le peu de modification corporelles que peut subir le personnage par rapport aux PNJs, la mise en scène en vue à la première personne qui tue, la musique qui est excellente et sur laquelle il y a l’air d’y avoir eu un énorme travail (un des persos principaux est un rockeur, donc forcément que ça allait prendre de l’importance), l’absence de possibilité de remodifier ton personnage passé la création de perso au tout début et l’absence de new game+, mais je pense que je vais m’arrêter là. De toute façon, d’ici à ce que le jeu soit vraiment fignolé, on risque de devoir attendre encore quelques mois, mais personnellement, je serais ravi d’y retourner pour d’éventuelles extensions dans la même veine que celles de The Witcher 3.

Mais ouais, je pense que mon avis aurait été très différent si le jeu ne m’avait pas accroché avec son histoire, ses personnages et son univers. Ce jeu était vraiment à la fine limite entre le l’agacement et l’émerveillement et j’espère que le studio saura faire mieux et moins s’éparpiller dans ses prochaines productions.

Rétrospective de mon parcours de Maker – Part 3/3

L’enfer de l’écriture – Paradigme

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Paradigme… par ou commencer avec Paradigme…

C’est un projet que j’ai lancé après mon abandon de Pendulum, dont il était censé être une sorte de reboot, et, après Nova Project, il s’agit de mon 2ème projet le plus important, ayant été développé pendant près de 3 ans et cumulant environ 8h de jeu.

Malgré le bordel d’écriture qu’était le jeu original, j’avais créé une certaine affinité avec ses personnages principaux et cela m’embêtait fortement de tout lâcher comme ça, d’autant qu’il y avait plusieurs idées qui me plaisaient bien tout de même.

La réflexion que je m’étais faite à l’époque était que c’était l’univers de Nova Project qui était trop restrictif. L’univers avait ses propres règles et même si je les avais déjà tordu avec Pendulum, créant normalement un univers ou la magie était pratiquement absente contrairement à Nova Project ou elle était omniprésent, le fond mythologique commun ainsi que la logique interne de l’univers m’empêchaient de réellement trop m’en éloigner.

D’ailleurs, j’en profite avec ce projet pour faire un point sur les titres. Nova Project et Pendulum, faut être tout à fait sincère, les deux titres avaient été trouvés un peu au pif, et autant pour Nova Project, le nom a très vite été intégré à l’histoire, autant Pendulum, ce n’était pas du tout le cas. Et pour ATMA, n’en parlons même pas. Pour Paradigme… alors pour le coup, il y avait un sens, mais il était TRÈS tordu et n’aurait pu être compris qu’à la toute fin de ce que j’avais imaginé pour le jeu. Moi et les titres, ça n’a jamais trop été ça…

Paradigme donc, reprenait les mêmes personnages et la même base d’histoire que Pendulum. On suivrait Maika, une jeune fille mystérieuses effectuant un pèlerinage, un rite de passage à l’âge adulte, tout en recherchant sa soeur, disparue lors de son propre pèlerinage. Une histoire plutôt basique donc, donc, auquel venait s’ajouter de très (trop…) nombreuses couches. Entre les Astaroths, d’immenses démon jaillissant de la terre et semant la destruction sur leur passage, tout un tas de magouilles politiques tournant autour de la survie du monde et les histoires personnelles de chacun des personnages principaux, plus ou moins liées aux deux intrigues précédentes… c’est vite devenu sacrément compliqué.

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Parce que oui, crevons l’abcès tout de suite : Paradigme a été un véritable enfer d’écriture. Si les premiers chapitres étaient relativement simples étant donné qu’on y découvrait plus le quotidien des habitants du Fer de Lance (l’archipel sur laquelle se déroulait l’histoire), à partir du Chapitre 3, j’ai littéralement balancé tout ce que j’avais histoire de lancer l’histoire principale.

Résultat : Un chapitre EXTRÊMEMENT verbeux, avec plein de nouveaux personnages, la conclusion de certaines intrigues tandis que de nouvelles s’ouvraient, en plus de scènes importantes dans le développement de certains personnages. Sur les 3 ans durant lesquels j’ai développé le projet, une année toute entière m’a été nécessaire rien que pour ce chapitre 3. Que j’ai achevé certes, mais quelque peu dans la douleur.

Le projet était beaucoup trop ambitieux et les fondations, héritées de Pendulum, étant très chancelantes, cela revenait à construire une maison en commençant par les fenêtres.

Le projet était prévu à la base pour être séparé en deux parties distinctes, composées de 8 chapitres chacunes et, autant la première était écrite en entier, autant pour la seconde, j’avais une vague idée de ce dont elle allait parler, mais les choses étaient bien plus floues au niveau du déroulement. Bien sûr, j’avais quelques scènes clés, mais pas de quoi en faire un jeu.

Ainsi, je me suis débattu dans mon écriture pendant des mois, sans cependant beaucoup avancer sur le projet en lui-même, et était arrivé à un moment ou, j’étais limite prêt à faire uniquement la Partie 1 et terminer le jeu là-dessus, ce qui aurait été une idée particulièrement frustrante pour les joueurs et un poil débile, vu que cette fin ne concluait pas grand chose, au final.

Le projet étant abandonné, je vais me permettre de vous raconter vers quoi je me dirigeait, mais je tiens à préciser que, même sous une forme totalement différente, j’ai repris l’idée et surtout la thématique de cette Partie 1 dans Vileland.

Si vous n’avez pas terminé le Chapitre 3 de Vileland et que vous souhaitez conserver l’effet de surprise, vous feriez mieux de sauter cette partie.

/!\ Attention : Spoiler !!! /!\

La partie 1 du projet, bien que d’autres éléments servaient à amorcer la partie 2, était construite autour d’un gros retournement de situation final : Le personnage de Lauren, la mentor de l’héroïne qui avait comme but ultime de trouver et tuer les Astaroths, se serait révélée être le réceptacle d’Adramelech, l’Astaroth Abyssal ayant ravagé Lisrin, son pays natal, 8 ans plus tôt. Un élément plusieurs fois évoqué au cours du projet et la cause de nombreux événements centraux à l’intrigue.

Coupable d’un véritable génocide, qu’elle avait contemplé par les yeux de la bête sans pouvoir intervenir, Lauren avait refoulé ses propres souvenirs, persuadée qu’elle était, comme beaucoup, une victime de cet affrontement avec la créature. La réalité l’aurait finalement rattrapé dans le dernier Chapitre, ou, poussée dans ses derniers retranchements par le Général Holton, un personnage introduit dans le Chapitre 3 qui se serait révellé être le principal antagoniste, elle aurait repris sa véritable forme : un gigantesque dragon noir.

Elle aurait été le boss final de la Partie 1, ou le groupe, après une bataille dantesque, serait parvenu à la vaincre. La partie une se serait achevée de manière douce-amère étant donné que oui, la menace principale pesant sur le monde aurait été éliminé, mais cela se serait fait au pris de lourdes pertes. Deux membres du groupe étaient censé y laisser la vie (Keritzel et Eruke, deux personnages introduits dans le Chapitre 3), et plusieurs autres auraient été profondément changés par cette expérience traumatique.

La partie 2, quant à elle, devait traiter de toutes les conséquences de ce Chapitre 8. On aurait notamment eu à faire à une Lauren qui, suite à ces évènements, aurait pris un chemin totalement différent du reste du groupe et serait devenu, mais cette fois par une confrontation d’idéaux, l’antagoniste principale du jeu.

Et honnêtement, j’aimais beaucoup cette idée de la mentor qui, de fil en aiguille, finit par s’opposer à sa propre élève. Mais je dois avouer que, n’ayant pas eu cette idée dès le début, j’avais très mal introduit le personnage de Lauren. C’est une idée que j’ai partiellement récupérée en écrivant le scénario de Vileland, mais j’aimerai beaucoup l’exploiter sous cette forme dans un autre projet.

/!\ Fin des spoils /!\

La fin abrupte de Paradigme a été causée, d’une part, par une saturation complète de ma part à cause de l’histoire, mais aussi par un test aux Alex d’Or, dont j’avais déjà parlé ici, je parle bien sûr du Test de LeKno rédigé à l’occasion des Alex d’Or 2016-2017. Un test qui avait été… particulièrement assassin, démontant un à un tous les points qui me tenaient particulièrement à coeur, que j’avais tout d’abord rejeté en bloc, avant de finalement prendre du recul et de réaliser qu’il y avait vraiment des choses qui n’allait pas et que beaucoup d’éléments du test étaient tout à fait valide (même si il y a quand même des éléments avec lesquels je ne suis toujours pas d’accord, même maintenant.). Il m’a surtout fait réalisé à quel point Paradigme était stupidement trop ambitieux et que c’était un projet qui était, de toute manière, voué à l’échec. J’ai donc décidé, quelques mois plus tard, d’abandonner le projet, et cette fois, sans volonté de le reprendre un jour pour le terminer.

Mais franchement, je ne qualifierai pas non plus tout ce temps sur Paradigme comme une mauvaise expérience ou du temps perdu. En fait, le projet m’a beaucoup aidé d’une part pour m’améliorer dans le making (j’ai fait d’énormes progrès en mapping et en level-design grâce à ce jeu, par exemple) et d’une certaine manière, il m’a un peu remis à ma place suite à la grosse tête que j’avais pris après Pendulum.

Et surtout, et c’est un aspect dont je n’ai jamais vraiment parlé, c’est un projet qui m’a beaucoup aidé d’un point de vue personnel. Là, pour le coup, on rentre dans du pur « Raconte ta Life ». Donc si ça ne vous intéresse pas, vous êtes libres de passer à la section suivante.

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Durant la période pendant laquelle je développais Paradigme, j’ai été renvoyé d’un stage professionnel que j’effectuais au cours de ma formation de Laborantin en Biologie pour cause d’erreurs à répétition. Dans les mois qui ont suivi, autant mes enseignants que ma doyenne et mon ancienne responsable de stage m’ont clairement fait comprendre que je n’avais pas ma place dans le domaine de la biologie. Ajoutez à cela le dégoût qu’avait provoqué chez moi ce stage (je travaillais dans un laboratoire pour un hôpital, et j’ai découvert un peu à mes dépends que tout n’était au final qu’une question d’argent plus que d’aider les gens.) et j’ai décidé de tout plaquer pour me rediriger dans l’informatique.

Recommençant un apprentissage dans un petit atelier d’informatique rencontrant quelques galères financières à l’époque, les choses ont été très compliquées dès le début, étant donné que je me suis retrouvé seul dans l’entreprise avec un autre apprenti, notre patron étant au final très peu derrière nous pour nous former, et j’ai été quelque peu lancé dans la mêlée, à devoir travailler avec des privés ou des entreprises tout en apprenant sur le tas.

Même si les choses se sont fort heureusement améliorées dans les années qui ont suivi, tout ces événements ont complètement miné ma confiance en moi et j’ai eu pendant cette période ce que je qualifierai d’un gros complexe d’infériorité.

Pour avoir refait récemment Paradigme, je me suis rendu compte qu’on retrouve beaucoup de ces aspects de ma vie dans le personnage de Maika, notamment à partir du Chapitre 3, ou la jeune femme, frappée d’échecs à répétition, perd totalement confiance en elle et commence peu à peu à renier tout ce à quoi elle croyait, avant de reprendre confiance en elle, poussée par ses amis. C’est probablement la chose la plus personnelle que je n’ai jamais retranscrit dans un jeu et je pense que pouvoir illustrer de cette manière mon mal-être a sans doute dû m’aider, entre plein d’autres choses, à aller mieux. Le fameux Chapitre 3, d’ailleurs, mettait également l’emphase sur la relation fraternelle entre Maika et sa soeur, Kaguya, une relation amour/haine et admiration/jalousie qui, avec le recul, me fait beaucoup penser à la relation que j’entretenais eu avec ma propre soeur, ou tout du moins, la vision que j’en avais durant cette période. Tout pareil, notre relation s’est pas mal améliorée depuis.

Cela m’a amené vers une réflexion toute simple concernant mes deux principaux protagonistes : Stephan et Maika.

Là ou Stephan était une version idéalisée de la figure du héros, un idéal que j’aurai souhaité atteindre, Maika, quant à elle, en est une version beaucoup plus terre-à-terre, qui s’inspirait au contraire plus de mes aspects négatifs et qui cherchait à les surmonter. C’était un personnage beaucoup plus humain.

Voilà pourquoi, malgré que ce projet ait été voué à l’échec à partir du moment ou j’ai eu les yeux plus gros que le ventre, il reste très important pour moi. Et je ne regrette pas une seconde de m’être lancé dans ce projet titanesque.

Bref, après cet énorme calvaire et toute les remises en question qui ont suivi, il était temps de repartir sur de meilleures bases.

Lesdites meilleures bases – Vileland

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Vileland est né durant la période ou, complètement découragé par la charge de travail que représentait Paradigme, j’avais cherché à faire quelque chose de plus « simple ». Cela dit, le projet failli ne pas être fait sur RPG Maker.

En effet, durant cette période, je m’étais légèrement remis au RolePlay, histoire de me changer un peu les idées et peut-être, retrouver de l’inspiration.

J’avais ainsi créé plusieurs personnages et commencé à mettre sur pied une histoire, mais que je souhaitais raconter sous une forme écrite. Evidemment vite découragé par la charge de travail, n’étant pas un écrivain particulièrement talentueux non plus, j’ai rapidement abandonné. Mais c’est de cette base qu’est né ce qui allait servir à créer l’univers et les personnages de Vileland.

J’en parle régulièrement, mais plusieurs oeuvres autant vidéoludiques que littéraires ou cinématographiques sont venus inspirer mes créations au fil des années. Mais il y a un manga qui se détache tout particulièrement du lot et qui m’a grandement influencé dans mes derniers projets : Le manga « The Arms Peddler », écrit par Kyoichi Nanatsuki et dessiné par Night Owl, écrit en 7 tomes et toujours actuellement en pause à durée indéterminée.

Ce manga, en plus d’avoir été l’un de mes tout premiers contact avec la Dark Fantasy, avant même Berserk, avait déjà beaucoup influencé Paradigme. Lauren, par exemple a été très inspiré par son héroïne, Garami, à la fois dans son design que dans son attitude, et certains éléments comme le système d’Étendards permettant d’annoncer aux différentes guildes s’il y a du travail pour eux, en étaient directement repris.

Pour Vileland, cela dit, je me suis beaucoup plus inspiré de l’univers en lui-même, de cet espèce de western dans lequel les personnages se battent avec des armes actuelles, le tout dans un monde de Dark Fantasy post-apocalyptique, ou les desperados côtoient sorcières et démons. Mêlez à cela l’influence des différents Dark Souls et les multiples histoires particulièrement sombres de ses personnages, saupoudrez tout ça de plusieurs inspirations secondaires, comme les jeux de la série Borderlands ou les mangas Gangsta et Kekkai Sensen (Blood Blockade Battlefront) pour l’écriture des personnages, et vous obtenez ma base pour le projet.

Vileland est donc, vous le savez sans doute déjà, mon projet actuel, que je développe sur RPG Maker VX Ace. D’abord prévu comme un petit projet pour me changer les idées, il est rapidement devenu mon projet principal suite au succès rencontré par la première démo, succès qui est allé en croissant depuis

Une des choses que j’ai voulu faire dans Vileland, c’est réaliser tout ce que je n’avais pas pu faire dans ce bon vieux projet ATMA dont j’ai parlé plus haut. Pratiquement tout le gameplay avait originellement été prévu pour ce projet et je n’ai donc pas eu grand chose à retravailler dessus. Certains personnages en ont d’ailleurs plus ou moins inspiré de nouveaux.

D’ailleurs, le titre, pour une fois, m’est venu plutôt naturellement, Vileland, ou Vile Land se traduisant en gros par « Terre infâme » (ça se prononce « Va-i-le land » et non « Ville land » comme je l’ai quelque fois entendu). Le titre est simple, mais en réalité, il colle plutôt bien aux conventions de nommages classiques des western, à savoir des noms très simples en anglais.

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L’une de mes envies était de partir à contrepied de ce que j’avais fait pour Paradigme. Plutôt qu’un projet à rallonge, je voulais créer un jeu beaucoup plus court, ou arriver à son terme était quelque chose de beaucoup plus tangible. D’habitude, je travaillais l’univers jusqu’à l’écœurement, mais cette fois, ça  été service minimal, en tout cas au début. J’ai bel et bien fini par créer tout un lore autour de Vileland, mais plutôt que ma méthode habituelle consistant à tout développer point par point, j’ai choisi de me concentrer sur l’essentiel sans pour autant détailler tous les détails qui seraient moins utiles. Par exemple, je n’ai jamais dessiné de carte de l’univers de Vileland et me suis surtout concentré à détailler les lieux principaux qui seraient cités lors de l’aventure. Je donne quelques informations pour cartographier la région, mais l’idée étant de rester dans le vague. J’ai cela dit une chronologie complète de l’histoire de Vesrath, le pays dans lequel se déroule l’histoire de Vileland (Ce qui m’a notamment permis de remarquer que sans le faire exprès, j’avais fixé la date de naissance du héros à l’an 666). Après, travailler dans le vague ne veut pas non plus dire y aller complètement au hasard. J’ai tâché de développer l’univers de Vileland en piochant des inspirations par-ci par-là dans le but de créer quelque chose de cohérent.

Enfin, plus qu’une grande aventure épique, Vileland devait plus se concentrer sur l’humain. L’action se déroulerait dans une seule région, que l’on découvrirait majoritairement par le prisme d’un petit village, Brentown, en suivrant le quotidien de ses villageois, du moins dans un premier temps, avant d’arriver au final vers une aventure plus traditionnelle, mais dont la structure resterait plutôt simple. L’objectif était vraiment que je ne me retrouve en aucun cas dans un cul de sac scénaristique.

Et pour le moment, j’estime y être arrivé. Le projet est vraiment différent tout en gardant des éléments semblables, les bases du projet sont beaucoup plus solides (avoir un gameplay entièrement prêt avant même de commencer, hormis quelques règlages, même si ça limite grandement les news sur le projet, ça aide beaucoup ^^) et l’univers me laisse une certaine marge de manœuvre. Contrairement à Paradigme, Vileland est entièrement écrit. Je sais ou je vais, quel sera le sort des personnages principaux (je me donne une certaine marge pour les secondaires, mais rien qui n’affectera le plot principal) et du coup, je suis beaucoup plus serein dans son développement ainsi que ma capacité à terminer ce jeu.

Et tout cela semble par ailleurs porter ses prix. A l’heure ou j’écris ses lignes, Vileland a déjà été récompensé par le Prix du Public aux Alex d’Or 2019, preuve que le jeu plaît beaucoup malgré tout et a reçu pas moins de quatre nominations : Meilleur Jeu, Meilleur Narration, Meilleur Univers et Meilleure Bande-Son.

J’ai du coup vraiment hâte de découvrir les résultats, qui seront communiqués prochainement.

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Que faire de l’avenir – L’après Vileland

Et bien en toute sincérité… je suis indécis.

En vérité, je ne suis même pas certain de continuer le making après Vileland. Créer un jeu vidéo, ça prend du temps. Beaucoup, BEAUCOUP de temps. Et évidemment, plus on grandit, plus ce temps devient limité et plus on a envie de le passer à faire des choses que l’on aime.

Et Vileland me l’a prouvé, mais j’avance vraiment sur mes projets par saccades. Je suis capable de ne pas bosser sur le projet pendant 6 mois, avant de passer une semaine entière en bossant tous les jours jusqu’à 2h du matin pour terminer un Chapitre (et ceux qui ont vite fait suivi mes galères pour finir dans les temps aux Alex d’Or 2019 peuvent en témoigner.)

Si on prend le temps de développement effectif de chacun des chapitres, il ne doit probablement pas dépasser deux, voir trois semaines maximum. Si j’étais capable de travailler à ce rythme sans jamais défaillir, Vileland serait probablement terminé à l’heure actuelle. Au lieu de ça, je termine un chapitre tous les trois ou quatre mois, perdant pendant une certaine période la motivation, qui finit éventuellement par revenir jusqu’à la fin du chapitre suivant, ces périodes coïncidant généralement avec mes vacances.

Au vu de longues périodes à vide que j’ai traversé ces dernières années comparativement au rythme effréné auquel j’avais développé Nova Project à l’époque, je me demande si je vais vraiment pouvoir continuer à plus long terme. Après, il faut aussi prendre en compte le fait que Nova Project était beaucoup moins abouti dans bien des aspects que mes projets qui ont suivi, donc forcément, tout allait bien plus vite à créer. Je ne passais pas une soirée toute entière sur un seul Faceset, contrairement à maintenant.

Dans tous les cas, j’ignore si RPG Maker est le moyen le plus adapté pour raconter mes histoire, mais à l’heure actuelle, c’est le meilleure que j’ai trouvé et celui qui me demande le moins d’effort pour obtenir un rendu qui me plait.

Cela dit, je cherche à me mettre depuis quelques temps à la bande dessinée, une autre forme d’art qui collerait bien aux types d’œuvres que je souhaite créer, mais malheureusement, elle s’accompagne de ses propres inconvénients (devoir passer des heures et des heures sur une seule page en est un…) et je trouve toujours RPG Maker plus adapté dans l’immédiat par rapport à mes connaissances, mes capacités et mes envies. Cela changera peut-être un jour, qui sait, mais je pense qu’il y a encore une certaine marge, d’autant que de nouveau, fort de mon expérience acquise sur Vileland, je souhaiterai en faire profiter d’autres histoires.

Si j’ai commencé divers travaux préparatoires pour un futur projet, je n’ai malheureusement rien de bien concluant. Il y a bien plusieurs pistes sur lesquelles je pourrai m’orienter :

  • Faire un reboot de Nova Project plus en phase avec le moi actuel. Ce serait possible sachant que j’ai récemment, par challenge personnel, refait les designs de tous les personnages principaux. Néanmoins, l’histoire nécessitera de nombreuses adaptations, si bien que ma plus grande crainte serait de dénaturer le jeu en le recréant de zéro, ce qui est la dernière chose que je souhaite faire. J’avais pour ainsi dire déjà fait une version réécrite, reprenant la même trame, mais qui changeait beaucoup les personnages. Stephan notamment était beaucoup plus complexe, mais du coup, beaucoup d’éléments, plus ou moins importants, seraient passés complètement à la trappe. Donc cette solution demanderait presque autant de boulot que de recommencer un projet de zéro.
  • Repartir sur mes idées abandonnées de Paradigme. J’avais notamment commencé à écrire un scénario il y a quelques temps, que j’avais sobrement baptisé « Grandhal Project », mais ma principale crainte, au vu de la structure de l’histoire, serait de retomber dans le même travers que Paradigme, avec une histoire qui partirait complètement en steak. Dans son premier jet, Grandhal Project était une histoire de Chevaliers qui se serait notamment inspiré du mythe arthurien pour son univers.
  • Partir sur quelque chose de nouveau. Ayant toujours été un grand fan de la série des Fire Emblem, une idée m’ayant plus d’une fois traversé l’esprit aurait été de développer un Tactical RPG. Il existe maintenant le logiciel « SRPG Studio » qui est littéralement fait pour ça, mais qui semble non seulement plutôt cher, mais aussi relativement peu pratique à prendre en main et avec peu de ressources à disposition.

Pour conclure : Des idées, j’en ai plein les tiroirs, par contre, les mettre en place pour en faire un scénario, puis une idée de jeu, c’est une autre paire de manche et ça prend beaucoup de temps. Après, sachant que j’ai passé plus de 6 mois de pré-production sur Vileland avant de me lancer dans la création en elle-même, j’y suis déjà préparé.

Mais dans tous les cas, je pense qu’on arrive gentiment à la fin de cette rétrospective, qui a été beaucoup plus longue à écrire que je pensais, surtout ce dernier article qui m’aurai vraiment pas mal fait galérer, mine de rien.

En espérant que ça vous ait un minimum intéressé. Personnellement, ça m’a fait pas mal de bien, de constater le chemin parcouru jusqu’à maintenant, et en espérant que mes projets continueront de vous plaire tout comme ils continueront d’embellir mon quotidien.